Dossier 245 – Expression Chromatique

18 Fév Dossier 245 – Expression Chromatique

Description du projet

Aujourd’hui, le béton est principalement utilisé car c’est une matière qui permet de créer avec une facilité de mise en oeuvre et à moindre coût des formes complexes. Mais cela entraine le fait que les objets produits se réduisent, pour la plupart, à leur fonctionnalité et à une esthétique formelle.
Pourtant, lors du coulage du béton, une mécanique des fluides très complexe est à l’oeuvre. Malheureusement, cette dynamique cristallisée lors de la prise du béton est invisible à cause de son homogénéité chromatique.
Notre proposition est un processus de construction qui a pour but de révéler la mécanique des fluides du béton qui est à l’oeuvre lors du coulage de l’escalier. Pour ce faire, deux ou plusieurs bétons sont utilisés lors d’un même coulage. Ils s’agit du même type de béton mais dont les couleurs sont différentes grâce à l’utilisation de pigments. Ainsi, les bétons se mélangent partiellement au cours du coulage dans le moule et laissent apparaître des nuances de couleurs, des courbes et des marbrures qui finissent par se cristalliser lors de la solidification.
Bien qu’il soit possible d’influer sur l’apparence finale de chaque escalier en contrôlant certains paramètres, ceux-ci ne peuvent pas être maîtrisés avec une exactitude parfaite. Ainsi, malgré une forme identique, chaque escalier possède une apparence unique.
Pour expérimenter ce processus, notre choix s’est porté sur un escalier droit avec une rambarde en métal. Sa simplicité met en valeur le mouvement de la matière qui, au cours du coulage, dévale les marches telle une cascade.
Nous avons testé ce processus en utilisant du plâtre, qui est plus simple à couler pour un objet à échelle réduite. Nous avons fabriqué un moule en plâtre et en bois en quatre parties que nous avons enduit d’un agent de démoulage avant chaque utilisation. Le coulage s’effectue à l’extrémité du moule, pour que le fluide fasse le même trajet que le futur utilisateur et montre ainsi la dynamique de montée ou de descente de l’escalier. Les différentes teintes de plâtre sont réunies au dernier moment dans un entonnoir qui déverse le fluide. Nous avons ensuite fait vibrer le moule à plusieurs reprises afin de minimiser la présence d’air. Après la prise du plâtre, le moule est démonté et l’escalier démoulé. Nous avons réitéré ces opérations à plusieurs reprises afin de tester différentes combinaisons de paramètres pour obtenir plusieurs maquettes.
Le résultat obtenu est un escalier dont chaque exemplaire est unique et qui exprime par ses couleurs les dynamiques de coulage du béton.

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